1. Personnage et personne.
Une
lecture naïve des livres de fiction
confond personnages et personnes vivantes.
On a même pu écrire des «biographies
»
de personnages, explorent
jusqu’aux parties de leur vie absentes
du livre
(«Que faisait Hamlet pendant ses
années
d’études ? «).
On
oublie alors que le problème du personnage
est avant tout linguistique, qu’il n’existe
ps en dehors des mots, qu'il est un
«être
de papier». Cependant, refuser toute
relation entre personnage et personne serait
absurde : les personnages représentent
des personnes, selon des modalités propres
à la fiction.
2. Personnage et vision.
La
critique du XX siècle a voulu réduire le
problème du personnage à celui de la vision
ou du point de vue. Confusion
d’autant plus facile que, depuis
Dostoievski et Henry james, les personnage sont
moins
des êtres «objectifs» que des
consciences des subjectivités: à la place de l’univers
stable de la fiction classique,
on
trouve une série de visions, toutes
également incertaines, qui nous renseignent
bien plus sur la faculté de
percevoir et de comprendre, que sur une prétendue
«réalité». Il n’en reste pas moins
que le personnage ne se laisse pas
réduire à la vision qu’il a lui même de son
entourage, et que de nombreux autres procédés
lui
sont
nécessairement liés, même dans
les romans modernes.
-3 Personnage et attributs.
Dans
une perspective structurale, on a tendance
à mettre un signe d’identité entre
le personnage et les attributs;
c’est-à-dire
ceux des
prédicats qui se caractérisent
par leur statisme.
Encore
une fois, la relation entre les deux est
incontestables; cependant il faut d’abord
observer la parenté des attributs
avec
tous les autres prédicats (les actions), et
souligner d’autre part que les personnages s’ils
sont dotés d’attributs, n’en sont pas
eux-mêmes.
4. Personnage et psychologie.
La
réduction du personnage à la «psychologie » est
particulièrement injustifiée; or, c’est
elle qui a provoqué le «refus» du personnage
chez les écrivains du XX siècle.
Pour
mesurer l’arbitraire de cette identification, qu’on
songe aux personnages de la littérature
ancienne, médiévale, ou de la
Renaissance
: pense-t-on «psychologie» quand
on dit «Pànurge»? La «psychologie»
n’est
pas dans les personnages, ni même dans
les prédicats «attributs ou actions»; elle
est l’effet produit par un certain type
de
relations entre propositions. Un déterminisme psychique
(qui varie avec le
temps) fait postuler au lecteur des
relations
de
cause à effet. entre les différentes propositions,
par exemple c’est pourquoi «X nuit à Y». C’est
l’explicitation de ce rapport
inter propositionnel qui caractérise le
«roman psychologique»; le même
rapport
peut être présent sans être explicite.
Mais
le personnage n’implique pasforcément une intervention de la «psychologie
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