Définition
Le terme « enfant de la rue» pose problème.
La rue n'enfante pas faisait remarquer un enfant de la rue dans la ville de
Ouagadougou au Burkina-Faso. Les enfants de la rue peuvent être définis selon
l'Unicef (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) en fonction des paramètres
suivants:
·
Ils habitent la ville
·
Les relations familiales sont fiables si elles existent
·
Les enfants développent des stratégies de survie
·
La rue est leur habitat principal et remplace la famille en tant
qu’instance de socialisation
·
Les enfants sont exposés à des risques spécifiques importants.
"Ces enfants sont à distinguer des
enfants qui travaillent dans la rue et qui rentrent quotidiennement dans leur
famille. Toutefois,
ils ont des caractéristiques communes qui sont liées à la
vie menée dans la rue. Ils développent des stratégies de survie parce que la
rue leur fournit des ressources nécessaires, mais c'est à eux de tirer profit
de ces ressources en prenant des initiatives, en menant des actions dynamiques
pour rester en vie et se protéger contre d’éventuelles menaces", comme le
constate cet
article qui s'intéresse aux enfants des rues à Abidjan.
Causes de la présence des enfants
dans la rue
La situation des enfants de la rue doit être
vue comme une réponse à un enchainement et un cumul de divers facteurs. « Nous
pensons en particulier aux facteurs structurels (par exemple la pauvreté,
l'explosion démographique, l'exode rural, la situation matérielle et
psychologique des familles urbaines, les injustices dues à la forme dominante
de la mondialisation, la non scolarisation et la déscolarisation) et
relationnels (la soumission à des violences quotidiennes, comme le rejet, le
mépris, l'imitation contraire, l'obligation aux comportements déviants ou la
soumission forte à la séduction de ceux-ci) » indique ce
même article.
Les causes directes qui peuvent expliquer le
séjour des enfants dans la rue dans divers villes des pays Africains et dans
les pays du tiers monde sont entre autres : - Le «confiage» des enfants des
tuteurs ; - Les mauvais traitements - Les conflits armés - Les mésententes au
sein du couple, les séparations et les difficultés liées à la parentalité ; -
Les conséquences directes liées au IST/ VIH-SIDA - La pauvreté
Les enfants et les jeunes de la rue sont le
reflet des sociétés dans lesquelles nous vivons. La pauvreté, la maladie,
l’absence d’éducation, les guerres et le travail des enfants sont tous des
facteurs qui précipitent à chaque année des milliers d’enfants vers des milieux
autres que celui de leur famille. L’âge d’arrivée dans la rue de ces enfants
varie entre 5 et 16 ans. Il n’est pas rare qu’ils y survivent plusieurs
mois,voire plusieurs années. La rue devient leur maison puisqu’ils ont dû fuir
la leur. Ils s’y retrouvent parfois aussi en famille (un frère et une
sœur,etc.).
Le monde compte, selon l’UNICEF, pas moins de
100 millions de ces enfants et jeunes vivant et dormant dans les rues, parcs et
bâtiments désaffectés, cherchant un peu de chaleur, de réconfort et de
sécurité. Les continents les plus touchés par ce phénomène sont l’Asie,
l’Afrique et l’Amérique latine.
Cette dernière compte à elle seule 30 millions
de ces jeunes. Dans plusieurs pays comme la Colombie, le Brésil et le
Guatemala, des groupes paramilitaires éliminent encore ces enfants qui n’ont
pas choisi la rue pour vivre, mais qui s'y sont retrouvés par la force des
choses.
Les conditions de vie dans lesquelles
survivent ces jeunes sont conséquentes des structures sociales, économiques,
politiques et religieuses de nos sociétés. Les réformes agraires, les
politiques néo-libérales, les contraintes imposées par la Banque Mondiale et le
Fonds Monétaire International (FMI), le conservatisme de nombreux états et leur
mutisme face à la situation de leur jeunesse sont des causes directes de
l’appauvrissement des populations du monde.
Le Canada ne transige pas actuellement le
pourcentage qu’il avait promis d'accorder pour l’aide internationale. Pourtant,
les mines canadiennes, qui détiennent un grand nombre de productions minières
en Amérique latine, affichent des profits plus qu’importants, suffisamment pour
vouloir déplacer des femmes et des enfants dans le Petén au Guatemala, après 25
ans…
Bien que nos sociétés modernes ne soient pas
épargnées par ce phénomène (150 000 personnes itinérantes au Canada), l’âge et
les conditions de vie dans lesquelles baignent ces enfants de l’Autre Monde
montrent un portrait très différent de celui auquel nous sommes habitués.
La rue, pour ces enfants, c’est leur milieu
de socialisation, leur maison (un parc, un coin de rue), leur terrain de jeux.
Ils y survivent comme une famille puisqu’ils ont quitté la leur ou l’ont fui
depuis déjà longtemps. Ils ont 5,10 ou 17 ans. Ce qui les unit, c’est le monde
dans lequel ils vivent qui n’a pu leur laisser la chance d’être simplement des
enfants. Ils sont là depuis quelques jours à quelques années et habitent ces
espaces comme nous habitons nos maisons. La vie dans la rue, c’est un parcours
sinueux où la tristesse, la solitude et le rejet font partie du quotidien. Ils
ne sont que des enfants et malgré leurs conditions de vie et leur âge, ils
partagent et s’entraident. Dans la rue, c’est aussi la joie, l’espoir et la
sagesse que l’on retrouve en ayant le privilège de les côtoyer.
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