Il était une fois un vieux couple heureux - thème
IL ETAIT UNE FOIS UN VIEUX COUPLE HEUREUX
SITUATION DE LA FEMME
La
figure féminine la plus dominante est la vieille. La femme de Bouchaïb.
Une femme qui passe son temps à fabriquer des tajines pour son vieux
époux et qui doit sous-estimer heureuse dans toutes les situations et à
toutes les conditions : le bonheur est un apprentissage, un mode de vie
et non un sentiment. Une obligation et non un choix. La femme à l’époque
n’existe pas . La stérilité d’un homme n’est pas discutable. La femme
ici, doit confirmer son bonheur même si elle ne pourra jamais être mère
ou grand-mère. Pourtant, la stérilité d’une femme est une honte, une
chose inexcusable. En effet, la société ne pardonne jamais une femme
inféconde, qui doit remarier son mari et lui trouver une autre femme.
Dieu dans ce sens aura d’autres choses à dire. Mohammed Khair-Eddine
traite ici un problème socioculturel d’une manière dérisoire et met
ainsi le bonheur de ce couple entre parenthèses. Ce qui nous pousse en
tant que lecteurs réels, à poser la question : Y a- t- il vraiment un
vieux couple heureux ? N’oublions pas que l’auteur n’a pas avancé le non
de la vieille, qui sombre dans l’anonymat. D’ailleurs, Mohammed Khaïr
–Eddine dans un style à détour semble bien répondre à cette question
L ARGENT DEVIENT REGLE DE JEU
Dans
son roman : Il était une fois un vieux couple heureux, Mohammed Khaïr
–Eddine signale le changement que la société a subi à cause de
l’intervention européenne et américaine. Les gens sont devenus avides
d’argent. Les principes et les valeurs humaines deviennent une mode
archaïque sans importance. Cela veut dire, que Mohammed Khaïr -Eddine a
remarqué cette évolution matérielle, qui pénétrait nos foyers et
bouleversait nos convictions. La foi des anciens n’a plus de place dans
un monde où :
Vendre sa culture, son histoire, son patrimoine pour
l’argent. Aujourd’hui les jeunes cherchent à se vendre pour l’argent,
pour se trouver à l’autre côté du rive. Le talent du sociologue qui
cherche à analyser les causes et les effets se voient dans les
conversations interactionnelles entre le vieux et sa vieille, qui
essayent d’approcher les phénomènes socioculturels, qui les inquiétaient
et qui nécessitaient une étude urgente. Quoique ces conversations
semblent ordinaires elles sont lourdes au niveau sémantique, surtout
lorsqu’elles traitent les maux et les soucis Historiques ou lorsqu’elles
s’expriment sur le conflit des générations, la crise de l’identité ou
autres.
CONFLIT DE GENERATION
Un phénomène socioculturel évident
qui distingue chaque
époque et que Mohammed Khaïr -Eddine prend le temps
d’exposer et d’analyser dans son roman : Il était une fois un vieux
couple heureux, est celui du conflit des générations. D’abord, il met
l’accent sur la solidarité qui n’existe plus même entre les membres de
la même famille. Cette tendance de l’individualité égocentrique qui
caractérise désormais la société marocaine. Cette envie de voler avec
ses propres ailes, de partir, de vivre ailleurs, de s’enrichir loin du
pouvoir paternel, d’imiter les européens, de trouver d’autres manières
d’exister… :
Pour les anciens, les jeunes sont des ingrats. Pour les
jeunes, ils ont le droit de changer leur situation au lieu de rester
coller à la terre qui nécessite un travail fou et régulier. Les
villageois trouvent que les jeunes nés en Europe sont encore pires :
« Ces
enfants nés en Europe sont les pires qui soient, dit le vieux Bouchaïb.
Ils ne respectent même pas les morts. J’en ai vu une bande qui
profanait les tombes. Ils ne parlent même pas notre langue ? » (p.59)
En
effet, il y a un grand problème de communication entre les générations.
Les jeunes sont mal copris et mal vus par les anciens qui n’arrivent
pas à saisir leur pensée, leurs transformations subites, leurs
tentatives de se trouver dans un monde sans frontières où tout se
complique et se croise. Mohammed Khaïr – Eddine a bien indiqué ces
mutations que les jeunes subissent sans arrêt et qui modifient leur
façon d’agir et de voir les choses. Il anticipe déjà sur le rôle de la
technologie et la place qu’elle va occuper dans la société.
CRISE DE L IDENTITE
Mohammed
Khaïr Eddine évoque dans son œuvre : Il était une fois un vieux couple
heureux, la crise de l’identité des jeunes marocains nés en Europe. Il
semble que ces derniers sont perdus dans un monde qui leur est
complètement étranger mais dont-il appartient par naissance. Déraillés,
perdus, égarés entre
deux pays, deux origines, deux cultures, ils sont
devenus des délinquants, des voleurs, des trafiquants :
ISOLEMENT DU MILIEU RURAL
Mohammed
Khair-Eddine n’oublie pas de dévoiler la réalité du milieu rural.
Derrière le village paisible et beau se cachent d’autres réalités
atroces. La vie difficile des villageois qui doivent subir seuls les
malheurs des années de sécheresse. La pauvreté attaque le village
autrefois fascinant et prodigieux. Un milieu isolé sans école, sans
route… :
« Même les vagabonds de jadis avaient déserté la région. »
Pour
Mohammed Khaïr –Eddine : « L’Etat doit procéder à des fourrages
coûteux. Mais l’Etat est bien loin d’ici. Il ne nous entend pas et nous
voit encore moins. »
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